L’industrie 4.0 se démarque par l’avancement technologique, on parle beaucoup d’automatisation, de robotisation, de transformation numérique et d’intelligence artificielle. Cependant l’humain peut parfois avoir été oublié au profit de la rentabilité.
Pour faire partie de l’industrie 5.0, il faut d’abord que les concepts de l’industrie 4.0 soient implantés et stabilisés. Nous partons de la prémisse que la chaîne d’approvisionnement est numérisée le plus possible, que les données sont au service des décisions et que les tâches à non-valeur ajoutée ou monotone sont effectuées de façon robotisée ou automatisées.
L’industrie 5.0 nous ramène aux priorités de l’humain et de l’environnement. Elle est dans la continuité de l’industrie 4.0 en lui donnant un sens et une responsabilité sociale. L’humain doit être au centre de la chaîne d’approvisionnement autant au niveau stratégique qu’opérationnel. Certaines compagnies le font déjà et l’industrie 5.0 pour eux n’aura pratiquement aucun impact alors que d’autres devront revoir leurs priorités. La mentalité manufacturière passe de; nous devons automatiser davantage, pour réduire les besoins en main-d’œuvre et ainsi faire plus de profit, à; nous devons travailler en collaboration avec l’automatisation pour que celle-ci nous amène à être plus résilientes et à l’écoute des consommateurs, ce qui génèrera plus de profit.
La notion de résilience est aujourd’hui une nécessité que certaines compagnies ont parfois négligée. On peut dire que la COVID a joué un rôle important dans ce changement de mentalité qui nous a fait réaliser comment les perturbations de la chaîne d’approvisionnement avaient un impact énorme sur nos opérations.
Au fur et à mesure que la technologie est utilisée, nous réalisons qu’elle n’est pas aussi flexible que l’on aurait souhaité. Les besoins des consommateurs évoluent très rapidement et l’intelligence, la flexibilité et la créativité d’une personne ne peuvent être substituées par quelconque robotisation. C’est pourquoi la notion de co-bots devient très importante. La collaboration entre robots et humains pour augmenter l’efficience. L’industrie 5.0 remet en perspective les limitations de la technologie sans l’intelligence et la connaissance d’un humain pour l’améliorer et arriver à des résultats encore plus spectaculaires.
L’environnement est le second élément au cœur de l’industrie 5.0. Le réchauffement climatique, les émissions de gaz carbonique, la pénurie de ressources naturelles sont des enjeux dont nous sommes au courant et l’industrie 5.0 pousse les compagnies à avoir une vision commune et prendre des décisions conséquentes malgré parfois sont coût plus élevé. Comment réduire son empreinte écologique doit être au centre de la recherche et développement et le design de nouveaux produits. La logistique inversée ou autrement appelée la production circulaire doit être mise de l’avant.
Fabriquer un produit et mettre en place une chaîne d’approvisionnement qui récupère le produit à sa fin de vie pour en faire une source de matière première est l’une des solutions aux problèmes environnementaux. D’autant plus que la pénurie de matières premières semble s’accentuer pour certains produits. Le fait de contrôler la production et le retour est une solution qui mitige deux enjeux à la fois.
Un second élément qui doit être davantage réfléchi est au niveau de l’utilisation d’énergie renouvelable. Comment êtes-vous en mesure de mettre en premier plan l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique, etc.
En conclusion, faire partie de l’industrie 5.0 est accessible à tous. Il s’agit d’un état d’esprit, de valeur et d’une mission d’entreprise axée sur le bien-être de l’humain et de l’environnement. Ce virage qui s’accompagne inévitablement de la technologie est selon moi une piste de solution à plusieurs problèmes que nous vivons présentement; la pénurie de main-d’œuvre, la pénurie de matière première, la fragilité des maillons de la chaîne d’approvisionnement et l’environnement.